La semaine de la QVCT, pour Qualité de Vie et des Conditions de Travail, a lieu chaque année. En 2025, elle s’est déroulée du 16 au 20 juin sur le thème « Parler du travail, c’est productif ! ».
L’objectif de cette semaine autour de la QVCT ? Informer, débattre et partager des pratiques qui contribuent au bien-être au travail.
Nous vous proposons dans cet article un décryptage de la QVCT ainsi que des clés pour entamer une démarche d’amélioration de la qualité du travail et de l’environnement professionnel au quotidien.
Bonne lecture !

Qu’est-ce que la QVCT ?
La QVCT, ou Qualité de Vie et des Conditions de Travail, désigne l'ensemble des actions et des dispositifs mis en place dans les entreprises pour améliorer les conditions dans lesquelles les salariés exercent leur travail. Il s’agit d’une démarche collective visant à ce que chacun puisse faire du « bon travail » dans de bonnes conditions.
La QVCT englobe les dimensions organisationnelles, relationnelles, matérielles et symboliques du travail. Elle ne se limite pas au bien-être individuel, mais s’attache à améliorer le travail lui-même, ses modalités et son sens, dans l’intérêt à la fois des salariés, des structures et des usagers ou publics concernés. Car, si le travail est un lieu d’exposition aux risques, il peut aussi être un facteur de santé pour les personnes et un levier de performance pour les organisations.
Depuis la loi du 2 août 2021, la QVCT est un moyen d’action central dans les obligations des employeurs en matière de santé au travail.
Les trois dimensions fondamentales de la QVCT
Selon l’agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (Anact), trois dimensions structurent la QVCT, que chaque entreprise peut adapter en fonction de ses enjeux, ses besoins et ses possibilités :
- Des ambitions communes : construire une organisation de travail favorable à la santé des personnes et à la performance de l’entreprise, donner à chacun le pouvoir d’agir sur son travail pour améliorer le travail présent et dans le futur.
- Une méthode partagée : une vision collective et partagée de la QVCT, mais également la possibilité de parler concrètement du travail (ce qui fonctionne, peu ou pas), la mise en place d’expérimentations testées en situation réelle et une évaluation partagée des résultats pour réajuster la méthode.
- Des sujets à traiter liés au travail : organisation, compétences, égalité, projet d’entreprise et management, dialogue social et professionnel, santé et prévention (voir infographie ci-dessous).

Les 10 idées clés de la QVCT
En synthèse, voici les principes fondamentaux qui doivent inspirer toute démarche QVCT :
- Une philosophie commune, à adapter par chaque entreprise.
- Une démarche collective et durable mobilisant toute l’organisation.
- Un engagement partagé entre direction, salariés et représentants.
- Pour un travail de qualité, dans de bonnes conditions et dans l’intérêt de tous.
- Une attention portée au travail réel, pour des améliorations concrètes.
- Au-delà du facteur santé, un levier de performance globale et durable.
- Un outil de prévention primaire des risques professionnels.
- Un support au dialogue social et professionnel, à tous les niveaux de l’entreprise.
- Une déclinaison en projets et actions, pour aujourd’hui et demain.
- Une démarche centrée sur le cœur du travail.
QVCT : démêler le vrai du faux
Malgré l’intérêt croissant des entreprises pour la QVCT, elle est encore l’objet de nombreuses idées reçues :
- Ce n’est qu’un sujet RH : faux, il s’agit d’une démarche transversale et engageante pour l’ensemble de l’entreprise.
- La QVCT est un projet isolé : encore faux, elle s’intègre dans les projets structurants sur le long terme et ne se limite pas non plus qu’à des outils de bien-être.
- Elle n’est pas réservée aux grandes entreprises : vrai ! Toutes les entreprises peuvent conduire une démarche en faveur de la QVCT, selon leurs besoins.
- C’est un plan d’actions à appliquer à la lettre : faux, une démarche QVCT est un processus continu basé sur le dialogue et l’expérimentation.
Comment conduire une démarche QVCT ?
Conduire une démarche QVCT ne consiste pas à appliquer un modèle rigide, mais à construire un processus adapté à la réalité de l’entreprise, à ses enjeux, à ses ressources et à ses priorités.
Pour chaque étape clé à suivre, voici quelques exemples concrets :
S’engager collectivement
La première étape repose sur un engagement commun de la direction et des représentants du personnel, formalisé par exemple par une réunion plénière ou une communication interne. Cet engagement fondateur donne le signal que la QVCT est une priorité et non une action isolée.
Définir une vision partagée
Il est essentiel de construire une vision commune de la QVCT en intégrant les différents points de vue : direction, salariés, encadrement, partenaires sociaux. Cette vision peut prendre la forme d’une feuille de route où sont formulés les objectifs poursuivis : améliorer les conditions de travail, fluidifier les coopérations, fidéliser les talents, prévenir les risques psychosociaux, etc.
Organiser un pilotage concerté
Un comité de pilotage peut être constitué pour coordonner la démarche. Il doit être représentatif, paritaire et adapté à la taille de la structure. Son rôle est de définir le périmètre du projet (un service, un métier, l’ensemble de l’entreprise), son calendrier, ses priorités et ses articulations avec d’autres projets (prévention, transition numérique, RSE...).
Partager un diagnostic collectif
Le diagnostic permet d’objectiver les problématiques rencontrées, de faire émerger les priorités et de poser un constat partagé. Il peut s’appuyer sur des données existantes (absentéisme, enquêtes internes, DUERP, retour d’expérience) ou faire appel à des méthodes participatives telles que des entretiens, ateliers, observations de terrain ou questionnaires notamment. Ce moment est incontournable pour favoriser l’appropriation de la démarche par les salariés.
Créer des espaces de discussion sur le travail
Il ne peut y avoir de QVCT sans possibilité réelle de parler du travail. Ces espaces de discussion, formels ou informels, permettent aux salariés d’échanger sur les conditions de réalisation de leur activité, les difficultés rencontrées ainsi que les améliorations possibles. Ce sont des leviers puissants pour faire émerger des propositions concrètes, renforcer la coopération et construire de la confiance.
Expérimenter des solutions
La QVCT valorise l’expérimentation. Il ne s’agit pas d’imposer des solutions théoriques, mais de tester des évolutions concrètes à petite échelle, dans des conditions réelles. Cela peut par exemple concerner l’organisation des horaires, la répartition des tâches, l’ergonomie des postes de travail, la coordination entre services. L’expérimentation permet d’ajuster les solutions avant un éventuel déploiement plus large, en s’appuyant sur l’expertise des équipes concernées.
Évaluer et ajuster la démarche
L’évaluation est un moment clé, elle permet de mesurer les effets des actions sur la qualité du travail, la performance et la satisfaction des équipes. Elle doit aussi porter sur la manière dont la démarche a été conduite : la participation réelle, la qualité du dialogue, la cohérence des expérimentations, etc. Une bonne évaluation est partagée, transparente et permet de pérenniser les acquis tout en identifiant les axes d’amélioration.
QUELQUES CONSEILS PRATIQUES POUR ALLER PLUS LOIN :
- Commencez petit mais efficace : un projet pilote peut permettre de poser les bases méthodologiques avant de généraliser la démarche.
- Impliquez les salariés dès le départ : leur expertise du travail réel est précieuse.
- Valorisez les réussites : elles favorisent l’adhésion et donnent envie de poursuivre ce qui a été amorcé.
- Appuyez-vous sur les ressources disponibles : Thalie Santé, votre service de prévention et santé au travail, mais aussi des experts extérieurs et des outils tels que ceux proposés par l’Anact.
- Adaptez la démarche à votre rythme : il n’y a pas de modèle unique, à vous de fixer des repères pour construire une dynamique durable.
Secteur culturel
Et dans le spectacle vivant, l’audiovisuel, la mode ? La QVCT concerne aussi les professionnels en emploi discontinu ou en poly-activité. Parler du travail réel, c’est aussi interroger les temporalités spécifiques, la charge mentale en période de création, ou encore les conditions de tournage ou de représentation. De nombreuses initiatives existent, le LAb QVCT en Occitanie, impro’ spectacle en AURA ou encore le pacte Emma au niveau national par exemple.
Pour aller plus loin, consultez le plaidoyer pour l’amélioration de la qualité de vie et des conditions de travail dans le spectacle vivant proposé par Prévention Spectacle : 18 recommandations concrètes issues de la rencontre professionnelle sur la prévention des risques dans le spectacle vivant organisée par le festival des nuits de Fourvière en juin 2023. Ces propositions sont nées de la réflexion de 300 professionnels du spectacle vivant ayant répondu à la question : « quelles sont les conditions nécessaires pour effectuer du travail de qualité dans notre secteur ».
Progresser collectivement et durablement
La QVCT est un chemin plus qu’un objectif figé. Elle permet aux entreprises, souvent confrontées à des réalités mouvantes et exigeantes, de faire du travail un levier d’épanouissement collectif et de développement pérenne.
Progresser en QVCT, c’est faire un pari sur l’intelligence collective et l’amélioration continue. Elle permet de mieux travailler aujourd’hui, tout en préparant les transformations de demain.
Envie de passer à l’action ? Nos équipes peuvent vous accompagner dès la phase de diagnostic. Contactez-nous !
Source : Anact (agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail).